Un goût d'éternité 6e partie : Otto : 1945 (3).

 

Dès le 7 mai 1945, l’Allemagne nazie signait la capitulation sans conditions et, le lendemain, l’armistice était officiellement proclamé. 

 

Toutefois, la Seconde Guerre mondiale n’en était pas terminée pour autant. Elle se poursuivait toujours dans le Pacifique, le Japon se refusant à déposer les armes. Son territoire n’était pas envahi et cela justifiait, du moins aux yeux des dirigeants et de la majorité de la population que le conflit ne prît pas fin.

 

*****

 

Mais à des milliers de kilomètres de là, bien loin de toutes ces préoccupations, à Sainte-Marie-Les-Monts, le 15 mai 1945, mademoiselle Granier épousait enfin son bel officier allemand, d’abord civilement, ensuite religieusement. Dans la même foulée, François, le petit garçon était porté sur les fonts baptismaux. Le bébé avait pour parrain le propre frère de la jeune épousée, François Granier, le jeune homme ayant décidé de revenir vivre dans son village natal, et pour marraine, Nadine Fontane, sa grand-mère génétique. Ceci dit, tout n’était pas rose pour le jeune ménage. Oui, Franz avait pu se marier sous son véritable nom, oui, il avait endossé la paternité du petit François et celui-ci était devenu légalement François, Michel, Antoine von Hauerstadt, oui, l’ex-lieutenant-colonel de la Wehrmacht était parvenu à faire céder le curé du village, le père Ambroise, oui, Gaspard Fontane avait officié en tant qu’édile lors de la cérémonie civile, mais tout cela allait avoir un coût.

Pour commencer, le jeune couple devait quitter Sainte-Marie-Les-Monts puisque François Granier récupérait la demeure familiale et ce, malgré les reproches de Gaspard Fontane et de Nadine, déclarant à juste titre que Franz et Elisabeth, alors qu’ils avaient un nourrisson à charge, se retrouvaient à la rue, ensuite, sans revenus ou presque, les deux jeunes gens étaient dans l’obligation de se trouver un toit, un travail, alors que les gens du coin leur étaient profondément hostiles.

Nadine obtint de sa sœur aînée une aide non négligeable. Cette dernière, une dénommée Adèle, fournit au couple et à l’enfant un misérable deux pièces sous les combles dans une vieille demeure branlante de Lisieux,

 

c’était mieux que rien vu que le loyer en était modeste, presque symbolique, un travail, celui de blanchisseuse et de bonniche à Elisabeth et quelques heures de surveillance ou de répétiteur à Franz dans le lycée de la ville. De plus, l’ex-officier se retrouvait plus ou moins libre, en tout cas, il devait pointer régulièrement devant les autorités militaires alliées locales, deux fois par semaine, et être soumis à des contrôles aléatoires de la part des édiles de Lisieux. 


Mais von Hauerstadt, très serein, supportait toutes ces nouvelles contraintes et humiliations avec le plus parfait détachement. Dès l’instant qu’il avait auprès de lui Elisabeth et François, il se moquait du reste.

Toutefois, après le « coup de Jarnac » de la part de François Granier, les relations entre le frère et la sœur n’étaient plus au beau fixe. Elisabeth lui garderait rancune durant vingt années. Non pas que les ponts fussent rompus, mais c’était tout juste… quelques cartes postales lors des anniversaires, des fêtes de Pâques ou de Noël, pas davantage.

- Je ne veux rien de lui, répétait Elisabeth au fil du temps. Je ne demande pas la charité. François peut se passer des cadeaux frelatés de son parrain et oncle.

- Comme tu veux, mon amour, répondait Franz. C’est toi qui juges et décides dans cette affaire…

- Nous n’avons pas besoin de lui… ah ! Désormais, il a des ambitions politiques ! Grand bien lui fasse ! Il veut faire partie du même sérail que Georges Bidault, le Président du CNR ?

Illustration.

 Tant mieux pour lui ! Ce MRP ? Mon frère croit en devenir un des membres les plus éminents ? Il se fourre le doigt dans l’œil…  

- Hum… Je ne me mêle pas de la politique française, meine Liebchen… C’est trop compliqué…

- Tu as raison. Je n’ai qu’un regret… celui de ne pas avoir vingt-et-un ans pour pouvoir voter lors des municipales… je te jure que je lui aurais mis la rouste à mon stupide frère… un branlée électorale…voilà ce que je lui souhaite…

- Oui, mon cœur… mais… Tu… es dure… tu ne le vois pas durant trois longues années, tu le crois mort et… aujourd’hui, tu le voues aux gémonies… Je ne comprends pas…

- Laisse tomber, Franz. Raconte-moi plutôt ta première journée de travail au lycée… Comment ont été les garçons ?

- Euh… Ils m’ont testé. Mais ils ont cédé les premiers… leur chef, un prénommé Georges, a fini par me demander de l’aide pour son thème d’anglais…

- Alors ? Tu lui en as bouché un coin ?

- En quelque sorte, se mit à rire von Hauerstadt. D’autant plus facilement que, parallèlement, je lui ai traduit le texte en allemand, comme pour m’amuser. Ensuite, tous ces jeunes gens sont venus me demander des explications, qui pour un devoir de mathématiques, qui pour des formules chimiques ou encore pour un graphique de géologie…

- Cela t’a plu ?

-Beaucoup… mais… honnêtement, je ne pense pas avoir la vocation de me métamorphoser en pédagogue…

- Franz, je vois dans tes yeux que tu veux me demander un conseil…

- Non, ma chérie, tu ne te trompes pas…

- C’est à propos de tes grands-parents de Fontainebleau.

- Ma foi, je ne peux rien te cacher… ils sont toujours sans nouvelle de mère. Ils ignorent son décès…

- Hélas… Monsieur d’Arminville

 

 nous a appris cette triste nouvelle il y a déjà deux mois… et tu souhaiterais les en informer.

- Amélie était leur fille préférée… que dois-je faire ? Que ferais-tu à ma place, ma chérie ?

- La situation est des plus délicates. Il n’y a que quinze jours que la guerre s’est terminée à l’ouest… comment ton grand-père prendrait-il le fait que tu lui écrives en lui annonçant comme cela, de but en blanc, que ta mère, sa fille chérie, est morte à Auschwitz, l’été dernier ?

- Oui… ce serait plus que malséant… ce serait à la fois de l’indécence et de la cruauté.

- Franz, mon chéri, n’est-ce pas un étui de violon que je vois près de l’armoire ?

- Oh ! Tu as remarqué. A l’intérieur, il y a un instrument qui a, certes, besoin d’être accordé, mais dont, assurément, je pourrais en tirer quelque chose très bientôt. Ce violon appartenait à la fille du concierge du lycée… 

 

- Le bonhomme t’en a fait cadeau ? Comment ? Pourquoi ?

- Ce matin, alors que j’étais dans sa loge, lorsque je l’ai vu… je n’ai pu m’empêcher de l’essayer… Bruno m’a entendu…

- Ensuite ?

- Le vieil homme s’est mis à pleurer. Puis il m’a dit : C’est pour vous… ici, il n’est plus qu’une relique qui ne sert qu’à me faire encore plus penser à ma fille morte il y a deux ans sous les bombardements… avec vous, ce violon retrouvera une âme, monsieur von Hauerstadt…

- Et donc ?

- J’ai d’abord vivement refusé, tu penses… mais…

- Mais ? Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ?

- Le nom de la fille… Marthe Fontenoy… elle concourait en même temps que moi à Vienne à l’époque… elle a terminé troisième…

- Et toi premier…

- Puis, elle a fait un début de carrière prometteur… mais elle est tombée amoureuse et a préféré tout arrêter… tu vois la déception des parents…

- Parfaitement…

- Donc, j’ai accepté… certes, il a besoin d’être reverni, mais cela ira…

- C’est un Stradivarius ?

- Non… un Guarneri, Lisbeth…

- Il vaut cher ?

- Suffisamment pour nous nourrir tous les trois durant cinq ans…

- Mais pas question de t’en séparer… d’ailleurs, je ne te le demande même pas, mon chéri…

- Merci, Lisbeth… Danke schön…

A cet instant, François fit entendre deux pleurs. Le bébé avait faim et il était tant de lui donner le biberon. Franz s’en chargea alors que la jeune mère se changeait. Elisabeth était épuisée et elle se serait volontiers couchée bien qu’il fût à peine huit heures trente du soir. Madame la duchesse von Hauerstadt avait trimé quatorze heures dans la blanchisserie et n’avait pas osé dire à sa patronne qu’elle ne respectait pas les lois du travail en usage.

Quand le nourrisson fut repu, ce fut au tour des parents de dîner. Maigre dîner en vérité, composé d’une soupe épaissie par des pâtes, d’une pomme partagée en deux et d’eau comme boisson. Toutefois, le chat Sonntag était mieux loti. Sortant de son coin réservé, il se régala d’une tête de hareng saur dont Franz avait ôté au préalable les épines les plus dangereuses. Le félin avait quelque peu retrouvé le lustre de son poil et pris un peu de poids. Bref, il faisait moins pitié qu’au tout début de l’année.

La vaisselle et le repassage, deux tâches ménagères qui incombaient au mari ici, et non à l’épouse, attendraient le lendemain matin car Franz n’avait rien de spécial à faire hormis à entretenir la maison. Pour l’heure, alors qu’Elisabeth gagnait son lit et sombrait rapidement dans les bras de Morphée, le jeune homme s’attelait à la mise en notes d’un compte rendu sur un point ardu de physique quantique. Puis, vers minuit, il rédigerait une longue lettre adressée au général Armstrong, lettre qui serait ensuite transmise à l’avionneur et chercheur germano-américain Otto Möll. La missive, écrite en anglais, était la deuxième que Franz se permettait de faire parvenir à l’ex-baron. Il ne faisait en fait que suivre les recommandations du brigadier général Kenneth Armstrong. 


Muni d’une volonté de fer, le duc en titre n’était pas prêt à accepter le sort qui était le sien actuellement. Ce minuscule deux pièces, dépourvu de confort moderne en aurait découragé plus d’un. Les toilettes se trouvaient sur le palier à l’extérieur et l’unique salle d’eau de l’immeuble au troisième. Celle-ci était partagée par les six locataires et, le plus souvent, l’eau chaude venait à manquer. Il valait mieux se laver devant l’évier et mettre à profit les rares fois où la salle de bains était libre pour tremper deux heures dans la baignoire, ignorant alors les récriminations des impatients qui, derrière la porte, tambourinaient à qui mieux mieux sur le battant clos. La salle à vivre faisait au grand maximum dix mètres carrés. La chambre cinq mètres sur quatre. Le coin cuisine disposait d’un antique évier et d’une cuisinière à bois remontant à Mathusalem. Aucun chauffage naturellement. A moins d’acheter un poêle à charbons. Mais où le mettre ? Pour meubles, un petit lit étroit dans lequel le bébé dormait, un à peine plus grand qui servait aux deux parents, une armoire branlante et mangée par les vers qu’il valait mieux ne pas utiliser, contenant toutefois des serviettes si élimées qu’elles en devenaient transparentes ou encore des chaussures usées ou des chaussettes et des socquettes, trois chaises cannées défoncées,

 https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b7/Chaise_cann%C3%A9e_Louis_XVI.jpg

 une table sur laquelle on cuisinait ou on langeait le nourrisson, on déjeunait ou l’on étudiait, ou bien l’on repassait avec un modèle antédiluvien de fer à repasser, une glace piquée, une commode dont un pied menaçait de se carapater, deux bardas en toile contenant des vêtements et sous-vêtements ou encore de vieux draps souventefois raccommodés, des cintres en bois suspendus un peu partout à des crochets, des cordelettes où pendaient les lessives successives, des langes carrés ou triangulaires, des brassières et des barboteuses en priorité, une fenêtre sur le rebord duquel on plaçait les denrées périssables, une poêle, deux casseroles, un fait-tout, quatre assiettes dépareillées et ébréchées, autant de verres, une gourde, deux brocs ou pichets abîmés, des couverts disparates, des bols à déjeuner, trois biberons gradués en pyrex, cinq tétines en caoutchouc, de la vaisselle pour bébé, la gamelle du chat, un gros morceau de savon noir, une bouteille de vinaigre blanc largement entamée, une éponge, deux torchons en train de sécher ou d’essayer, du linge trempant dans une bassine en zinc, des filets en coton pour faire les courses et… c’était à peu près tout. La dèche quoi ! Cependant, le tout ne révélait pas le plus grand désordre mais la propreté et la méticulosité car le sol était nickel et l’on aurait cherché vainement le moindre grain de poussière sur le carrelage à demi cassé ou bien sur les meubles. Au fait, la commode, au lieu de contenir des vêtements, voyait ses deux étagères encombrées par des ouvrages scientifiques de très haut niveau en allemand, en anglais et en italien.

Après cette rapide description, il était désormais plus facile de comprendre la rancune profonde qu’Elisabeth éprouvait vis-à-vis de son frère François. Son mari, qui avait vécu les dures conditions de la guerre sur le front de l’Est se montrait plus accommodant.

Le jeune duc était un bon père pour le bébé. Fort attentionné, il ne refusait aucune tâche aussi peu ragoutante fut elle, du style changer les couches, les laver, passer de la pommade sur les fesses irritées du nourrisson, faire la petite ou la grande toilette de l’enfant, le vêtir, lui raconter des histoires  avant qu’il s’endormît, lui préparer son repas, le soigner, le moucher ou le conduire jusqu’au dispensaire lorsqu’il avait un petit bobo, lui parler régulièrement en deux langues afin de l’habituer à être parfaitement bilingue plus tard. C’était Franz que l’on voyait le matin ou le soir avec François dans ses bras en train de le promener, qu’il ventât, plût ou qu’il fît beau. L’enfançon était maintenant capable d’identifier non seulement sa mère mais également son père de substitution, redressait sa petite tête désormais dépourvue de la moindre touffe de cheveux, observait tout ce qui l’entourait, poussait des petits cris de joie lorsqu’il voyait Sonntag tourner autour de lui, jouait avec ses mains et ses pieds, émettait ce qui commençait à ressembler à des gazouillis, esquissait des sourires, pleurait lorsqu’il était mouillé ou sale, ne réclamait jamais les bras pour rien, sauf lorsqu’il avait faim. Un bébé adorable mais pas un poupon.

Mais François, entouré de l’amour de ses deux parents, n’en restait pas moins un bébé assez maigre, faute de lait maternel. A plus de trois mois, il ne pesait qu’un tout petit peu plus de six kilos et mesurait cinquante-neuf centimètres. Il avait le teint clair et les yeux noisette. Le médecin du dispensaire qui l’auscultait régulièrement rassurait Franz quant à la santé du nourrisson et lui disait que, bientôt, il allait falloir varier son alimentation.

- Je veux bien, moi, avait répondit le père, mais qu’entendez-vous par là ?

- Tout d’abord, passer au lait en poudre deuxième âge. Ensuite, commencer à y introduire de la farine lactée, puis essayer de lui donner des aliments plus solides.

- C’est-à-dire ?

- Des légumes et des fruits passés au presse-légumes… mais cuiller après cuiller… par petite quantité.

- Hum… sans saler ?

- Pas trop. Ce n’est pas très bon pour la santé, le sel. Sinon, comment sont ses selles à ce petit bonhomme ? Quelle couleur ?

- Euh… d’une consistance normale, pas foncées…

- C’est bien ce que je disais. François doit maintenant manger plus varié. Je vais vous faire une ordonnance…

- Merci, docteur.

- Vous savez, monsieur von Hauerstadt, c’est pratiquement la première fois que je vois un père s’occuper si bien de son fils. D’habitude, lorsque c’est le cas, c’est parce que l’enfant est orphelin de mère et qu’il n’a plus que son père pour prendre soin de lui.

- Mon épouse travaille toute la journée. Mais, de toute manière, cela ne me dérange pas du tout. J’aime mon petit bout de chou et m’en occuper me réjouit.

- Tant mieux. Voici l’ordonnance. Venez me trouver s’il y a un problème.

- Bien sûr, docteur.

- Dois-je vous avertir que votre fils va bientôt doubler ses gencives et qu’il va avoir de petites poussées de fièvre ?

- Euh… jusqu’à quelle température, cette fièvre ?

- 39°C, voire davantage. Que François sorte toujours la nuque et la tête bien protégées.

- Je veille à ce que cela soit le cas, docteur. Elisabeth m’a fait suffisamment la leçon sur ce point et madame Fontane également.

- Je ne vois plus rien d’autre à rajouter. A bientôt, monsieur von Hauerstadt.

Le médecin, un certain Villeroi, se leva et raccompagna le jeune père et son enfant jusque dans la salle d’attente qui ne désemplissait pas et dans laquelle, cet après-midi-ci, on pouvait compter huit malades. Tandis que le docteur faisait entrer son prochain patient, il pensait :

- Nadine Fontane… bien évidemment… J’ai bien connu son fils Marc à la fac de médecine à Paris… ce mouflet lui ressemble bigrement… en tout cas, il a au moins ses yeux et son sourire… fichu coureur que ce Marc… mais cet Allemand fera un meilleur père que ce volage…

Bien évidemment, le docteur Villeroi s’était bien gardé de dire à Franz qu’il connaissait Marc Fontane et qu’il avait été l’un de ses condisciples à Paris.

Pendant ce temps, le jeune duc se rendait directement à la pharmacie et, patiemment, attendait que vînt son tour. Au moment de régler les achats, il dut fouiller au fin fond de ses poches pour régler la note. Enfin, muni du lait maternisé et de quelques médicaments, il retourna dans son triste deux-pièces, portant toujours François dans ses bras. Le bébé, ravi de cette longue promenade, gazouillait, ses yeux curieux se posant partout. Lorsque le duc se pointa chez lui, deux policiers l’attendaient.

- Je suis en retard, jeta Franz avec un sourire contrit. La queue à la pharmacie. Mais je n’ai pas pris la fuite, comme vous pouvez le voir.

-Oui, siffla l’inspecteur entre ses dents. On veut simplement fouiller votre appart, l’Allemand.

- Je n’ai rien à dissimuler, messieurs. Mais comme vous êtes dans votre rôle…

- Passez devant, on vous suit, marmonna le deuxième flic.

Le deux-pièces fut consciencieusement passé au crible. Evidemment, la police ne trouva rien. Devant le violon, l’inspecteur eut un instant d’hésitation puis haussa les épaules. Enfin, les ouvrages scientifiques furent examinés avec la plus grande attention.

- De quoi ça parle ? Grommela l’inspecteur.

- C’est écrit sur la couverture, répondit Franz sérieux comme un pape.

- Ouais… y a le mot physical dessus… le reste, je n’y comprends rien.

- Je vous assure qu’il ne s’agit que d’ouvrages scientifiques… l’un est un résumé de la théorie sur la Relativité générale d’Albert Einstein… l’autre aborde le dernier état de la gravitation en matière de physique… 

 https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/81/Albert_Einstein_colourised_portrait.jpg

- Bon… Ne nous prenez pas pour des moules, l’Allemand, gronda le plus jeune des policiers. Mais pourquoi ces livres sont-ils en anglais puisque vous êtes un Teuton ?

- Le général Kenneth Armstrong me les a donnés… ils appartenaient à son fils Henry mort lors du Débarquement.

- Ouais… Ouais. Vous êtes en règle. A la revoyure…

- La semaine prochaine ?

- Peut-être avant… pour vous faire marronner.

Sans dire au revoir, les deux flics partirent non sans avoir claqué violemment la porte d’entrée de l’appartement. Le bruit réveilla François et l’enfant se mit à pleurer. Quant à Sonntag, magnifique de fierté féline, il poursuivait sa toilette du haut de la commode.

- Ah… Comment dirait mon véritable père ? Purée de flicaille ! Sonntag !

 Norvégien bicolore noir et blanc.

 Descend vite de là ! As-tu idée de monter sur ce meuble ? Il va s’écrouler si tu continues…

L’animal noir et blanc bondit avec grâce de la commode et reprit sa place habituelle près de l’évier.

 

*****

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Le blog est mort, vive le blog !

Un goût d'éternité 6e partie : Otto : 1959 (1).

Un goût d'éternité 6e partie : Otto : 1958 (3).