Un goût d'éternité 6e partie : Otto : 1945 (2).
15 février 1945. Branle-bas de combat chez mademoiselle Granier. La jeune femme, en proie aux douleurs de l’enfantement, était en plein travail. Cela durait depuis de longues heures et à chaque minute qui passait, les élancements et les coups de poignard dans le ventre se faisaient plus intenses et plus réguliers. Les contractions se rapprochaient. Cependant, Elisabeth était relativement bien entourée. Non pas qu’elle eût à son chevet le médecin britannique, le major Manning, mais parce qu’elle avait auprès d’elle Nadine Fontane ainsi que Franz. L’épouse de Gaspard séjournait chez les Granier depuis deux jours et c’était elle qui s’occupait de tout ou presque. La presque sexagénaire ne perdait pas son sang-froid et donnait des ordres clairs et brefs au jeune homme. - Alors ? Vous vous dépêchez ou vous attendez la nouvelle Lune, mon garçon ? Je vous ai demandé de l’eau chaude et des serviettes. Bougez-vous, bon sang de bonsoir ! Elle a déjà fait les eaux. La poche du liqui