Un goût d'éternité 5e partie : Elisabeth : 1944 juillet-décembre (2).
Franz von Hauerstadt avait enfin quitté l’hôpital. Avant de regagner la prison, il fut conduit devant le général Kenneth Armstrong qui désirait bien mettre les choses au clair quant au statut du prisonnier allemand. Après avoir poireauté deux heures, le jeune homme, menotté, put entrer dans le bureau d’Armstrong, une pièce meublée à la va-vite, dont le principal intérêt consistait en la présence d’un bureau en bois, de deux chaises, d’un ventilateur poussif et d’un portrait du Président Roosevelt accroché à un mur pisseux. Franz avait toujours son épaule bandée mais on n’allait pas tarder à lui retirer ses pansements. - Vous pouvez vous assoir, fit L’Américain en tirant sur son cigare. Le lieutenant-colonel obéit et attendit, regardant en face son interlocuteur, sans ciller. - Hem… depuis la dernière fois, vous avez eu le temps de réfléchir suffisamment à ma proposition, non ? - Oui, bien sûr, général, répondit l’Allemand dans son anglais d’Oxford. - Alors ? Vous