Un goût d'éternité 5e partie : Elisabeth : 1944 mai (2).
Elisabeth enterra donc son chien Bobby. Cette tâche macabre achevée, assise dans la cuisine, effondrée et apathique, la jeune fille laissait errer ses yeux dans la pièce familière, les posant parfois sur un verre d’eau à moitié vide qu’elle s’était servi et qui était posé sur la petite table en bois ordinaire. Un coup de sonnette la tira soudain de sa prostration. De qui pouvait-il donc s’agir ? Qui venait à cette heure fort tardive ? Il était plus de deux heures du matin et la jeune fille n’attendait personne. Son père avait la clé. Il n’aurait pas sonné. Le lieutenant-colonel avait promis de revenir mais pas aussi tôt… Se levant avec lenteur, Elisabeth s’enquit de l’identité de son visiteur. Marc Fontane se profilait devant la porte principale du pavillon. Il revenait de chez un patient qui avait nécessité des soins urgents. Le jeune médecin savait l’adolescente seule chez elle. Du moins, il l’espérait. Toute troublée mais aussi soulagée, Elisabeth raconta d’une voix hachée l